ECOLE OU TRAVAIL ?
LES PAUVRES ONT-ILS LE CHOIX ?

Au Rwanda, gouvernement et associations tentent de faire retourner à l’école les 450.000 enfants qui travaillent en ville ou dans les champs. De premiers résultats ont été enregistrés, mais la forte pauvreté reste le principal obstacle à ces programmes.

Près d’un quart des jeunes rwandais (24%) travaillent et ne vont pas à l’école. Cette triste statistique a incité le gouvernement à agir. Formation des inspecteurs du travail, sensibilisations des parents et des enfants et, en juin, au moment de la journée mondiale d’action contre le travail des enfants, sketches radiodiffusés chaque matin, tout est bon pour faire retourner les enfants à l’école. Selon le ministère de la Fonction publique et du Travail (MIFOTRA), le travail des enfants de moins de 18 ans est prohibé au Rwanda et une législation pour faire respecter cette interdiction est en train d’être mise en place.(…)
La plupart des enfants qui n’ont pas pu fréquenter l’école ou l’ont abandonnée en cours du cycle primaire, ont été contraints de devenir prématurément travailleurs. Soit leur famille était trop pauvre, soit ils sont orphelins, non accompagnés ou mal encadrés par leurs familles, suite au génocide et à ses multiples conséquences, notamment l’emprisonnement de nombreux parents.  « Beaucoup d’entre eux sont utilisés comme domestiques et portefaix surtout dans les centres urbains, d’autres comme cueilleurs dans les régions théicoles (au sud et au nord-ouest), d’autres comme gardiens de vaches et pêcheurs (surtout à l’est du pays) et enfin d’autres travaillent dans les carrières », explique Zachée Muhoza, chargé des formations et mobilisation à KURET(*). Dans certaines régions, même les enfants qui sont à l’école sont très irréguliers ; ils s’absentent souvent pour aller travailler afin de gagner un peu d’argent. (…) Nombre des enfants qu’on a aidés à réintégrer l’école ont cependant bien du mal. (…)En effet, les cas sociaux du primaire ne sont pratiquement pas assistés par le gouvernement.
 Selon Nshuti Manassé, ministre du Travail, « 450.000 enfants n’étudient pas et donc travaillent encore ; c’est un grand problème, car ces enfants constituent l’avenir de notre pays. La stratégie la plus efficace est de diminuer la pauvreté dans les ménages. » Hilarie Ntawulishira, http://syfia-grands-lacs.info   (*)Kenya, Uganda, Rwanda, Ethiopia) Combating Exploititive Child Labor through Education