Activités du Recofi

Les activités déployées par le projet RECOFI avaient pour objectif d’atteindre trois résultats spécifiques:

1° PERMETTRE AUX COOPERATIVES FILIERES D’ACCEDER AUX INTRANTS.

Au cours de cette année de projet, 3 des 9 coopératives se sont dotées, sur fonds propres, d’infrastructures pour stocker leurs réserves d’intrants (semences améliorées, engrais minéraux, produits phytosanitaires, outils agricoles de base). Toutes ont reçu des « fonds de roulement équipements/intrants  » et un appui dans l’élaboration de documents de demande de crédit auprès des IMF (Institutions de Micro Finance).

Des formations spécifiques aux filières riz et maîs ont été données (en grande partie sur le terrain) par les agronomes des districts et des secteurs qui assurent le suivi des coopératives de la région dans le cadre de l’atteinte des contrats de performance. Ces personnes sont donc les mieux placées pour continuer à encadrer les bénéficiaires du RECOFi, une fois le projet abouti. Toutes ces mesures ont permis de pratiquement doubler les productions des 9 coopératives filières.

2° AMELIORER LES CONDITIONS DE VIE DES MEMBRES DES COOPERATIVES FILIERES GRACE A L’OPTIMISATION DE LEUR PRODUCTIVITE.

L’approche pour la recheptellisation des ménages ne possédant pas d’animaux a privilégié une démarche à la fois participative pour le choix des bénéficiaires en situation de grande précarité et responsabilisante par un système de contrôle interne. Les ateliers de sensibilisation, les séances de formation et la mise en place d’un système de surveillance par un comité ont permis une bonne appropriation du système de crédit rotatif par les bénéficiaires eux-mêmes assurant dès lors la pérennisation du système dans l’après-projet. Dans le cadre de cette même approche de recheptellisation, il a fallu prévoir la construction de logements spécifiques pour 200 chèvres financées par Entraide & Fraternité au profit d’un nombre identique de ménages vulnérables. Le nouveau modèle de chèvrerie mis au point donne entière satisfaction aux bénéficiaires (lutte contre le vol) et répond parfaitement aux exigences, en matière de logement et d’hygiène des autorités administratives, qui en recommandent désormais la copie à leurs administrés. Dans le cadre de la diversification des cultures, des séances de formation-démonstration, l’introduction d’agro-forestiers et de plants fruitiers dans les
parcelles et l’appui à la mise en place de 140 jardins potagers (kitchen garden) ont permis d’améliorer la sécurité alimentaire, de réduire les risques liés aux aléas climatiques et d’augmenter les revenus agricoles.

Après avoir identifié les faiblesses résiduelles des bénéficiaires, les séances de « formation-démonstration » se sont poursuivies sur le terrain sur un ensemble de thèmes prioritaires visant à l’autonomisation et l’amélioration des performances productives de l’ensemble des membres des coopératives filières. Ce processus continuera au-delà du projet grâce à la présence et à l’implication d’encadreurs-relais spécialisés.

3° S’ASSURER DE LA BONNE EVOLUTION ORGANISATIONNELLE DES COOPÉRATIVES.

Pour assurer le succès et la pérennité des coopératives, il est indispensable que ces groupements dépassent la seule orientation productiviste de la culture choisie, pour pouvoir offrir des services aux membres et mettre en œuvre des mécanismes de solidarité. Les coopératives deviennent alors sources de cohésion sociale et de solidarité. L’ensemble des bénéficiaires participe aux actions de solidarité organisées par leurs coopératives, A l’issue de chacune d’entre elles, l’organisation d’une réunion sur les tontines permet de collecter les remboursements et d’octroyer de nouveaux prêts aux membres.

Toutes les coopératives ont un système de warrantage qui leur permet de vendre leurs récoltes en période de disette, lorsque les prix sont les plus hauts. Grâce aux appuis du projet, les fonds de roulement ont augmenté de 100 %. Ils permettent, entre autres, d’octroyer aux membres des crédits courts termes, souvent remboursables au moment de la récolte. Parallèlement, les appuis institutionnels qui avaient déjà permis à toutes les coopératives filières de disposer de documents de légalisation se sont poursuivis afin de former les comités de direction à l’accès aux crédits pour des investissements plus importants.