JARDINS DE CUISINE

Aujourd’hui, le Rwanda rural est confronté à une crise alimentaire sans précédent. La réforme agraire imposée par le gouvernement a entraîné l’arrachage des cultures vivrières traditionnelles et l’imposition de monocultures régionales, condamnant de nombreuses familles de petits agriculteurs à la famine.

Afin de pallier à cette situation, ADA voudrait doter les ménages précarisés de jardins potagers. Il s’agit d’une méthode de plus en plus utilisée en Afrique pour améliorer les conditions de vie des populations défavorisées dans des régions où la pauvreté se traduit notamment par une sous-alimentation chronique.

Contexte

90% de la population rwandaise vit encore de l’agriculture et de l’élevage. Ceci est dû à l’absence de ressources minières ou d’autres ressources naturelles directement exploitables, à l’enclavement du pays et à son faible niveau d’industrialisation.

Or, la surpopulation et le morcellement des terres entre héritiers ont entraîné une diminution alarmante de la superficie des exploitations agricoles rwandaises.Actuellement, la terre cultivable disponible par ménage est de l’ordre de 0,6 ha. A titre de comparaison, la taille moyenne d’une exploitation agricole belge est de 27ha. Or, en-dessous du seuil minimum de 1ha, il est impossible à une famille rwandaise de satisfaire de simples besoins de subsistance.

Outre cette forte pression démographique, l’agriculture rwandaise doit faire face à d’autres problèmes de taille : érosion et surexploitation des sols, appauvrissement de ceux-ci suite au manque de fumier, régime pluviométrique irrégulier.

L’évolution est alarmante : les petits agriculteurs rwandais éprouvent de plus en plus de difficultés à assurer la subsistance de leurs familles et les ménages sont régulièrement confrontés à des déficits alimentaires et nutritionnels soit saisonniers, soit globaux sur l’année. Le niveau de revenus tirés de la vente de la partie commercialisable de leurs productions ne permet pas aux ménages de faire face aux autres besoins. Le profil de la pauvreté au Rwanda montre d’ailleurs que 96 % des pauvres en termes alimentaires vivent dans le milieu rural contre seulement 4% en ville.

Objectif

« L’objectif principal de ce projet est de renforcer la sécurité alimentaire dans la région (province Sud du Rwanda) tant sur le plan de la quantité que de la qualité. »

Chacune des familles bénéficiaires d’un jardin potager aura désormais accès à une alimentation suffisante et variée et, plus globalement, verra sa qualité de vie s’améliorer (meilleur état de santé, amélioration de la situation économique, accès à l’autonomie). L’objectif des jardins potagers est triple :

Augmenter le nombre de repas pris par les membres des familles bénéficiaires ;
Diversifier l’alimentation des membres des familles bénéficiaires ;
Faciliter l’autonomie alimentaire des familles bénéficiaires.

Jardins de cuisine

Un jardin potager est une petite parcelle de terre cultivée, souvent de manière intensive, où l’on pratique des cultures diversifiées destinées à la consommation familiale. Le surplus est vendu sur les marchés.

En Afrique, on y trouve souvent des légumineuses, des racines et tubercules ou des oléagineuses. Notre projet a pour vocation de produire des légumes en suffisance pour un ménage comptant 6 personnes en moyenne. Afin de permettre à ces familles de varier et d’équilibrer leur alimentation, le choix des cultures s’est porté sur une base de carottes, oignons, choux et poivrons.

Construction

De forme circulaire, les jardins potagers sont étagés en plusieurs plateformes concentriques superposées. Cette technique permet d’utiliser au mieux l’espace et d’organiser les différentes cultures de manière rationnelle entre les différents niveaux, notamment pour l’apport de l’eau ou du fumier. Dans un souci de valorisation de l’espace et des ressources, ces potagers sont construits sur des terrains improductifs ou inexploitables, généralement situés à proximité directe de l’habitation familiale, ce qui permet de réutiliser les eaux usées pour arroser le potager. La construction d’un jardin potager dure en moyenne une journée. Elle est menée par un maçon, assisté de deux bénéficiaires. Cette approche participative de la construction permet à chaque bénéficiaire de s’approprier son potager et lui donne les connaissances nécessaires à son entretien.

Localisation du projet

Le projet jardins potagers est situé dans les districts de Huye et Nyamagabe, dans la Province Sud du Rwanda. La zone d’action du projet est la région la plus pauvre du Rwanda. En effet, plus de 70% de la population de la région est considérée comme pauvre (dont plus de 50% identifiés comme « extrêmement pauvres »).